26 février 2016
Médias

Conférence annuelle sur les résultats du Groupe : le marché reste volatil et difficile

Exercice 2015 :

  • Un chiffres d’affaires de 70,4 milliards € (moins 5%)
  • L’EBIT avant éléments exceptionnels : 6,7 milliards d’euros (moins 8%)
  • L’EBIT : 6,2 milliards d’euros (moins 18%)
  • Bénéfices en hausse pour l'activité Produits chimiques ; Pétrole & Gaz en recul considérable par rapport à l'exercice précédent
  • Bénéfice par action : 4,34€ (moins 23%) ; bénéfice ajusté par action 5,00 € (moins 8%).
  • Un flux de trésorerie d’exploitation record de 9,4 milliards d’euros (plus 36%).
  • Proposition de dividendes de 2,90 € pour l’exercice 2015
  • Perspectives 2016 :
  • Un net déclin des ventes du fait de la cession de l’activité trading de gaz
  • L’EBIT avant éléments exceptionnels devrait être légèrement inférieur à 2015, compte tenu d'un prix moyen de 40 $ le baril

Ludwigshafen, Allemagne - le 26 février 2016 - Le marché reste volatil et difficile. L’économie mondiale, la production industrielle et l’industrie chimique ont toutes affiché en 2015 des taux de croissance considérablement en deçà des prévisions du Groupe. « La croissance économique mondiale a très nettement marqué le pas sur l'année 2015. Au vu du contexte économique difficile, nous avons dû prendre des mesures drastiques. Nous avons significativement réduit nos stocks, amélioré notre gestion des coûts et optimiser notre portefeuille, » déclare M. Kurt Bock, Président du conseil d’administration de BASF SE, lors de la conférence de presse annuelle de ce jour à Ludwigshafen.

Au quatrième trimestre 2015, le chiffre d’affaires s’établissait à 13,9 milliards d’euros, une baisse de 23% par rapport à son niveau au même trimestre de l'année précédente. L’explication réside principalement dans l’échange d’actifs avec Gazprom, finalisé fin septembre. En conséquence, la contribution des ventes du trading de gaz et de l’activité de stockage, d’approximativement 3 milliards d’euros, n’est plus comptabilisée dans le segment Pétrole & Gaz au quatrième trimestre 2015. Au total, les mesures de réduction du portefeuille prises au quatrième trimestre ont diminué les ventes de 19%. Enfin, du fait de la baisse des cours des matières premières, les prix de vente ont reculé de 11% alors que les volumes progressaient de 4%. Par ailleurs, les effets de fluctuations des changes ont contribué à hauteur de +3%.

L'EBIT avant éléments exceptionnels a perdu 436 millions d'euros pour s’établir à environ 1 milliard d’euros,  au quatrième trimestre. Cette baisse est notamment due à la baisse conséquente qu’affichent les bénéfices des segments Pétrole & Gaz et Produits chimiques par rapport au quatrième trimestre de l’exercice précédent. Dans le segment Pétrole & Gaz, elle est principalement le fait du recul des prix, tandis que pour les Produits Chimiques elle est attribuable, en premier lieu, à la diminution des marges de la division Produits pétrochimiques.

Ventes et bénéfices 2015 en recul par rapport à l'exercice précédent dans le sillage de la baisse des prix du pétrole et du gaz

Sur l'ensemble de l’exercice, les ventes ont perdu 5% pour s’établir à 70,4 milliards d’euros. Les prix de vente ont chuté dans la quasi-totalité des divisions (-9%), largement du fait du plongeon des prix des matières premières. Les volumes de ventes ont globalement légèrement progressé en 2015 (+3%), essentiellement grâce à une hausse des volumes dans le segment Pétrole & Gaz. Les volumes pour la chimie (segments Produits chimiques, Produits de performance et Matériaux & solutions fonctionnelles) ont quasiment stagné par rapport à l'année précédente. Les volumes comme les prix sont en progression dans le segment Solutions pour l’agriculture. Des effets de change ont joué de façon positive sur les ventes de tous les segments (+6%). L’échange d’actifs avec Gazprom a freiné les ventes (portefeuille : -5%).

L’EBIT avant éléments exceptionnels, s'établissant à 6,7 milliards d'euros, a perdu 618 millions d'euros par rapport à son niveau de l'année précédente. Sous l’effet du déclin des ventes des activités de production pétrolière et gazière (compte tenu des cours actuels du pétrole) et de la baisse des bénéfices dans le segment Divers, (essentiellement induite par des effets de change). À l’inverse, les bénéfices ont enregistré une nette progression dans le segment Matériaux & solutions fonctionnelles.

Avec 6,2 milliards d’euros, l’EBIT 2015 pour le Groupe BASF, affiche une baisse de 1,4 milliards d’euros par rapport à l’exercice précédent. Les éléments exceptionnels de 2015 ont eu une incidence négative sur les bénéfices, rognant l’EBIT de 491 millions d’euros, par rapport à une contribution positive de 269 millions d’euros en 2014, essentiellement du fait d’une dépréciation de près de 600 millions d’euros des actifs du segment Pétrole & Gaz.

Le résultat net s’est élevé à 4,0 milliards d’euros, contre 5,2 milliards d’euros l’exercice précédent. Le bénéfice par action diminue de 5,61€ à 4,34€. En 2015, le bénéfice par action ajusté au titre des éléments exceptionnels et de l’amortissement des immobilisations incorporelles s’est établi à 5,00€, contre 5,44€ l’année précédente.

Un flux record de trésorerie d‘exploitation

Avec un niveau record de 9,4 milliards d’euros, la trésorerie d’exploitation pour 2015 a dépassé de 2,5 milliards d’euros son niveau pour l'exercice précédent. Un exploit largement attribuable à la diminution du montant de capital bloqué dans le fonds de roulement net. Le flux de trésorerie disponible a augmenté de 2,0 milliards d’euros, passant à 3,6 milliards d’euros en 2015, en dépit de la hausse des paiements au titre des immobilisations corporelles et incorporelles.

À 44,5% (31 décembre 2014 : 39,5%), le ratio de capitaux propres était très élevé. L’endettement net a diminué de 710 millions d’euros pour s’établir à 13,0 milliards d’euros.

Proposition de dividendes de 2,90€

BASF reste fidèle à sa politique ambitieuse en matière de distribution de dividendes et prévoit de proposer un dividende de 2,90€ par action pour l’exercice 2015 à l’occasion de l'assemblée générale ordinaire annuelle des actionnaires (exercice précédent : 2,80€). Le Groupe verserait ainsi près de 2,7 milliards d’euros à ses actionnaires. « Sur la base du cours de l’action en fin d’année 2015, 70,72€, les actions de BASF offrent encore une fois un rendement de dividende élevé, aux alentours de 4,1% ». Nous continuons de viser une progression annuelle des dividendes, ou au moins le maintien au même niveau, » déclare M. Bock.

Perspectives pour l'exercice 2016

Pour définir ses perspectives, BASF anticipe pour 2016 les conditions économiques suivantes (chiffres 2015 entre parenthèses) :

  • Croissance économique mondiale : +2.3% (+2.4%)
  • Croissance de la production chimique (sauf médicaments) : +3.4% (+3.6%)
  • Un taux de change moyen euro/dollar de 1,10$ par euro (1,11$ par euro).
  • Un prix du pétrole moyen (Brent) de 40$ le baril (52$ le baril).

Selon M. Bock, « les turbulences de ce début d’année sur les marchés des matières premières et des actions montrent à quel point les perspectives pour 2016 sont incertaines. L’année a commencé timidement, principalement à cause de la faible croissance des volumes en Chine. Néanmoins, nous prévoyons toujours pour 2016 un rythme de croissance mondiale à peu près équivalent à celui de 2015. » La croissance de l'Union Européenne restera comparable à son niveau de l’année précédente. Aux États-Unis, on prévoit un certain ralentissement. Le Groupe prévoit, la poursuite d'une légère décélération de la croissance économique chinoise et une récession moins prononcée en Russie et au Brésil. La production chimique mondiale devrait probablement voir sa croissance légèrement ralentir par rapport à 2015.

« Les risques pour l'économie mondiale s’accentuent. Nous continuons néanmoins d'augmenter nos volumes de vente dans tous nos segments d’activités. Le chiffre d’affaires du Groupe BASF va fortement diminué, notamment suite à la cession des activités de négoce et de stockage de gaz. Nous prévoyons un EBIT avant éléments exceptionnels légèrement inférieur à 2015. C’est un objectif ambitieux, compte tenu de la volatilité et de la difficulté actuelle de la conjoncture, qui dépendra dans une grande mesure de l'évolution des prix du pétrole, » déclare Kurt Bock. Le Groupe prévoit une baisse significative pour le segment Pétrole & Gaz. Pour le segment Produits chimiques, les bons bénéfices des trois premiers trimestres 2015 ne seront pas confirmés au quatrième trimestre, et BASF prévoit une contribution significativement réduite. À l’inverse, BASF vise une légère augmentation de ses bénéfices sur les trois autres segments restants.

En 2015, BASF a investi près de 5,2 milliards € dans des immobilisations corporelles, contre 5,1 milliards € l'année précédente (hors ajouts résultant des acquisitions, de l’exploration capitalisée, des obligations de rénovation et des investissements IT). Le Groupe anticipe un investissement annuel moyen en recul entre 2016 et 2020 par rapport à 2015. « Les projets d’investissement que nous avons réalisés ces précédents mois sur plusieurs grands sites, ont grevé nos bénéfices dans cet environnement économique difficile. Mais ils sont les fondations de notre croissance future - en Europe, en Amérique du Nord et sur les marchés émergents. Ces derniers offrent d’immenses opportunités à BASF, même si leur croissance est actuellement inférieure aux prévisions, » dit M. Bock. Pour 2016, BASF prévoit un investissement total d’environ 4,2 milliards d’euros. Par rapport à l’exercice précédent, le Groupe envisage donc une réduction de 1 milliard d’euros de ses dépenses d’investissement.

Développement sur certains segments

Dans le segment Produits chimiques, le chiffre d’affaires du quatrième trimestre a chuté de 22% pour s’établir à 3,2 milliards d’euros, en raison principalement de la baisse des prix. L’EBIT avant éléments exceptionnels est passé de 331 millions d’euros à 249 millions d’euros, en raison de la diminution des marges dans la division Produits pétrochimiques. Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d'affaires a reculé de 14% pour s'établir à 14,7 milliards d'euros, à cause principalement de la baisse des prix dans le sillage de celle des coûts des matières premières, particulièrement pour la division Produits pétrochimiques. L’EBIT avant éléments exceptionnels a perdu 211 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent, s’établissant à 2,2 milliards d’euros, essentiellement du fait du recul des marges pour la division Produits monomères, ainsi que de la hausse des coûts fixes due au lancement de nouveaux sites de production, comme à Camaçari, au Brésil, et à Chongqing, en Chine.

Pour le segment Produits de performance, le chiffre d’affaires du quatrième trimestre a faibli de 2%, s'établissant à 3,6 milliards d'euros, du fait d'effets de prix et de portefeuille. Par rapport au quatrième trimestre de l’exercice précédent, l’EBIT avant éléments exceptionnels a progressé de 11 millions d’euros et s’est élevé à 228 millions d’euros, grâce à des contributions plus importantes de la division Produits chimiques de performance et Dispersions & pigments. Sur l'ensemble de l’exercice, les ventes ont gagné 1% pour s’établir à 15,6 milliards d’euros. Des effets de change positifs dans toutes les divisions ont pu largement contrebalancer la baisse des prix de vente et des volumes. L’EBIT avant éléments exceptionnels, s'établissant à 1,4 milliard d'euros, a perdu 89 millions d'euros par rapport à son niveau l'année précédente, du fait de la hausse des coûts fixes, dans le sillage d’effets de change négatifs, du lancement de nouveaux sites  par exemple à Camaçari, au Brésil, ou encore à Freeport, au Texas, et de réductions des stocks.

Pour le segment Matériaux & solutions fonctionnelles, les ventes du quatrième trimestre, en progression de 1%, s'élevaient à 4,5 milliards d'euros, grâce à une hausse des volumes et à des effets de change positifs.  L’EBIT avant éléments exceptionnels a augmenté de 169 millions d’euros pour s’établir à 389 millions d’euros, notamment grâce à une plus forte contribution aux bénéfices des Matériaux de performance. Sur l’ensemble de l’année, le chiffre d’affaires, en progression de 5%, a atteint 18,5 milliards d’euros. Les prix affichent un léger recul, avec des volumes stables et des effets de change positifs. L’EBIT avant éléments exceptionnels, en hausse de 452 millions d'euros, s’est élevé à 1,6 milliard d'euros, principalement grâce à la considérable amélioration des bénéfices des divisions Matériaux de performance et Produits chimiques pour la construction.

Dans un environnement difficile et extrêmement concurrentiel, les ventes du segment des Solutions pour l’agriculture ont enregistré au quatrième trimestre une progression de 5%, s’établissant à1, 2 milliard d'euros, à la fois grâce aux prix et aux volumes. L’EBIT avant éléments exceptionnels a augmenté de 21 millions d’euros pour s’établir à 144 millions d’euros, notamment grâce aux bonnes performances des herbicides  en Amérique du Nord. Les ventes en 2015 ont dépassé de 7% le niveau de 2014 et atteignent 5,8 milliards d’euros, essentiellement grâce à la hausse des prix de vente. Sur l’année, les prix des denrées agricoles sont demeurés bas, avec en conséquence un ralentissement de la demande des produits de protection des récoltes. Sur les marchés émergents notamment, le développement a été freiné par l’environnement volatil et la dépréciation des monnaies locales. Avec 1,1 milliard d’euros, l’EBIT avant éléments exceptionnels a quasiment atteint son niveau de l’exercice précédent (-2 %).

Pour le segment Pétrole & gaz, les ventes du quatrième trimestre ont perdu 82%, s’établissant à 731 millions d’euros, principalement du fait de l’échange d’actifs avec Gazprom, finalisé fin septembre, faisant disparaître les contributions des activités de trading et de stockage de gaz naturel. L’EBIT avant éléments exceptionnels était en baisse de 220 millions d’euros, s’établissant à 127 millions d’euros. Sur l'ensemble de l’exercice, les ventes ont perdu 14% pour s’établir à 13,0 milliards d’euros. Ce recul est essentiellement attribuable à des modifications du portefeuille, mais aussi au spectaculaire plongeon des prix du pétrole. La hausse des volumes dans les secteurs Exploration & production et Trading de gaz naturel a eu un effet positif sur les ventes. L’EBIT avant éléments exceptionnels, en baisse de 429 millions d’euros, s’est élevé à 1,4 milliard d’euros du fait de la baisse des ventes.

Le chiffre d’affaires du segment « Autres produits » pour le quatrième trimestre, est passé à 660 millions d’euros, en baisse de 6% par rapport au trimestre correspondant de l'exercice précédent, notamment du fait de la baisse des prix dans le trading des matières premières ainsi que de la cession de la participation de BASF dans Ellba Eastern Private Ltd Singapore fin 2014. L'EBIT avant éléments exceptionnels du quatrième trimestre, en recul de 86 millions d’euros, s’est élevé à 114 millions d’euros, principalement en raison d’effets de change négatifs. Sur l’ensemble de l'exercice, le chiffre d’affaires a perdu 23% pour s’établir à 2,8 milliards d’euros, essentiellement du fait d’une plus faible contribution du trading de matières premières. L’EBIT avant éléments exceptionnels a perdu 322 millions d’euros par rapport à l’exercice précédent et a affiché un résultat négatif de 888 millions d'euros. Cette contre-performance s'explique surtout par des effets de change et des dotations aux provisions plus élevées pour le programme Long-Term-Incentive.

 

Dernière mise à jour 26 février 2016