5 mars 2020
Médias

Groupe BASF : l'EBIT avant effets exceptionnels recule malgré une meilleure évolution des segments en aval

  • Chiffre d'affaires de 59,3 milliards d'euros (- 2 %)
  • EBIT avant effets exceptionnels de 4,5 milliards d'euros (- 28 %), principalement en raison d'une baisse des résultats dans les segments Produits chimiques et Matériaux
  • Flux de trésorerie des activités d'exploitation de 7,5 milliards d'euros (- 6 %), flux de trésorerie disponible de 3,7 milliards d'euros
  • Proposition de dividende de 3,30 € pour l'exercice 2019 (2018 : 3,20 €)
  • Quatrième trimestre 2019 : légère baisse de ventes (- 2 %) et augmentation significative de l'EBIT avant effets exceptionnels (+ 23 %)

Perspectives 2020 :

  • Croissance du chiffre d'affaires comprise entre 60 et 63 milliards d'euros
  • EBIT avant effets exceptionnels compris entre 4,2 et 4,8 milliards d'euros

 

BASF a réalisé un chiffre d'affaires de 59,3 milliards d'euros pendant l'exercice 2019, dont le léger recul par rapport à l'année précédente résulte de la diminution des volumes et des prix.

Le résultat des activités d'exploitation (EBIT) avant effets exceptionnels s'élevait à 4,5 milliards d'euros, en baisse de 1,7 milliard d'euros par rapport à l'année précédente, en raison de la diminution des contributions des segments Matériaux et Produits chimiques.

« Notre société a enregistré de bonnes performances, même en périodes de difficultés. L'année 2019 a été synonyme de défis avec de fortes turbulences de l'économie mondiale, » a déclaré le Président du directoire de BASF, Dr Martin Brudermüller, qui a présenté les données financières de 2019 avec le Directeur financier, Dr Hans-Ulrich Engel. Les conflits commerciaux entre les États-Unis et la Chine ont eu un impact négatif. Les principaux marchés se sont développés moins vite. Ce phénomène a été intensifié par les incertitudes liées au Brexit. La croissance de la production industrielle et chimique a été nettement inférieure aux attentes. La demande de nombreuses industries clientes clés, issues notamment du secteur automobile, a considérablement reculé.

« Nous avons augmenté nos résultats dans tous les segments en aval malgré le difficile environnement de marché. Cela n'a malheureusement pas suffi à compenser le déclin de l'activité liée aux produits chimiques de base, » a expliqué Brudermüller. L'EBIT avant effets exceptionnels des segments Matériaux et Produits chimiques a chuté de 2,2 milliards d'euros à 1,8 milliard d'euros. La nette baisse des prix de l'isocyanate, les plus faibles marges obtenues sur les produits de craquage, les révisions prévues pour les produits de craquage et la plus faible demande globale ont en l'occurrence eu une forte influence négative.

En revanche, au niveau des activités en aval, BASF a constaté une considérable progression d'une année sur l'autre. Le segment Solutions industrielles a fait nettement augmenter l'EBIT avant effets exceptionnels dans les deux divisions, essentiellement grâce à de moindres coûts fixes, à des effets de change positifs et des marges plus élevées. Le segment des Technologies de surface a de même enregistré une sensible amélioration de l'EBIT avant effets exceptionnels. Dans le segment Nutrition et Soin, l'EBIT avant effets exceptionnels a légèrement augmenté grâce à une forte amélioration de la contribution de la division Produits chimiques pour soin. Le segment Solutions pour l'agriculture a significativement contribué à l'EBIT avant effets exceptionnels. « Les actifs et activités acquis de Bayer se sont très bien comportés. Ils ont grandement contribué à la hausse des ventes et des résultats, » a déclaré Brudermüller.

En 2019, l'EBIT du groupe BASF a diminué de 6 milliards d'euros à 4,1 milliards d'euros. L'EBITDA avant effets exceptionnels a baissé de 11 % par rapport à 2018 pour s'établir à 8,2 milliards d'euros. L'EBITDA s'élevait à 8 milliards d'euros, contre 9 milliards d'euros en 2018. Le résultat net est passé de 4,7 milliards d'euros l'année précédente à 8,4 milliards d'euros. Ces chiffres incluent un gain comptable d'environ 5,7 milliards d'euros résultant de la déconsolidation de Wintershall suite à la fusion avec DEA.

Évolution du chiffre d'affaires et des résultats du groupe BASF au quatrième trimestre 2019

Le chiffre d'affaires du quatrième trimestre 2019 a diminué de 2 % par rapport au trimestre de l'année précédente à 14,7 milliards d'euros. Les volumes et les prix ont respectivement reculé de 1 %.

Les effets sur le portefeuille résultant de la cession des activités de produits chimiques pour le papier et l'eau à Solenis ont représenté une baisse de 1 %. Les effets de change ont eu une légère influence positive de 1 % sur l'évolution du chiffre d'affaires.

L'EBIT avant effets exceptionnels s'élevait à 765 millions d'euros, en hausse de 23 % par rapport au quatrième trimestre 2018. Cette progression s'explique par une hausse significative des résultats dans les segments Solutions pour l'agriculture, Nutrition & Soin, Solutions industrielles et Technologies de surface. Dans l'ensemble, ces segments ont réussi à amplement compenser le déclin considérable des segments Produits chimiques et Matériaux au quatrième trimestre.

Les effets exceptionnels de l'EBIT s'élevaient à - 305 millions d'euros. Au quatrième trimestre 2018, le montant correspondant était de - 151 millions d'euros. Les charges exceptionnelles au quatrième trimestre 2019 ont été comptabilisées en particulier dans Autres et le segment Solutions industrielles. Dans Autres, elles ont résulté de la mise en œuvre du programme d'excellence. La cession des activités du segment Pigment de BASF a entraîné des effets ponctuels au niveau du segment Solutions industrielles. L'EBIT a reculé de 2 % au quatrième trimestre 2019 pour s'établir à 460 millions d'euros.

Flux de trésorerie du groupe BASF en 2019

Les flux de trésorerie des activités d'exploitation s'élevaient à 7,5 milliards d'euros, représentant une baisse de 465 millions d'euros par rapport à 2018. Les flux de trésorerie des activités d'investissement en 2019 étaient de - 1,2 milliard d'euros contre - 11,8 milliards d'euros l'année précédente.

Les paiements réalisés au titre des immobilisations corporelles et incorporelles étaient légèrement inférieurs au niveau de l'année précédente à 3,8 milliards de dollars. En 2019, les paiements reçus au titre des cessions s'élevaient à environ 2,5 milliards d'euros, soit plus que l'année précédente. Cela résulte essentiellement des entrées de liquidités liées à la fusion de Wintershall et DEA.

Les paiements réalisés au titre d'acquisitions en 2019 s'élevaient à 239 millions d'euros, contre 7,4 milliards d'euros l'année précédente. L'année précédente, ils étaient essentiellement constitués du prix d'achat à Bayer.

Malgré le recul marqué des flux de trésorerie des activités d'exploitation, les flux de trésorerie disponible tournaient autour de 3,7 milliards d'euros, contre 4 milliards d'euros en 2018.

Atteindre d'ambitieux objectifs de développement durable

BASF s'est fixé l'objectif d'une croissance neutre en CO2 jusqu'à 2030. Cela signifie que la société vise à stabiliser les émissions de gaz à effet de serre totales provenant de ses sites et achats d'énergie au niveau de 2018 tout en augmentant la production.

Par rapport à 2018, les émissions absolues de gaz à effet de serre de BASF en 2019 ont baissé de 8 % à 20 millions de tonnes métriques d'équivalent CO2. Cela s'explique principalement par la fermeture de grosses usines pour la réalisation de travaux de maintenance, entre autres raisons. En outre, BASF a mis à jour ses contrats d'approvisionnement en énergie et mis en œuvre des mesures destinées à améliorer l'efficience énergétique et optimiser les processus.

BASF s'attend à ce que les émissions en 2020 augmentent au niveau de 2018, en partie à cause du moindre nombre de révisions et de l'acquisition des activités de polyamide de Solvay.

Proposition de dividende de 3,30 euros par action

« Nous souhaitons augmenter notre dividende par action chaque année. Une politique de dividende prévisible et progressive constitue pour nous l'une des principales priorités. Nous proposerons donc à l'assemblée générale des actionnaires le paiement d'un dividende de 3,30 euros par action » a expliqué Brudermüller. Cela correspond à une hausse de 0,10 euro. Dans l'ensemble, un paiement total de 3 milliards d'euros aux actionnaires de BASF sera proposé à l'assemblée générale des actionnaires. Ce montant est totalement couvert par le flux de trésorerie disponible en 2019. BASF a donc une fois encore offert un rendement de dividende attractif de 4,9 %.

Mise en œuvre de la stratégie de BASF

« Nous avons utilisé l'année 2019 pour mettre en œuvre notre stratégie d'entreprise avec énergie, passion et rapidité. Nous avons commencé la nouvelle année avec une organisation remaniée, moins complexe, avec une administration rationalisée et des processus simplifiés. », a expliqué Brudermüller. Des parts significatives des services fonctionnels ont été affectées aux divisions. 20 000 employés dans le monde avaient terminé cette étape au premier octobre. De plus, un siège rationalisé a été établi, avec environ 1 000 employés. La nouvelle unité Global Business Services est opérationnelle depuis le 1er janvier. Elle compte environ 8 800 collaborateurs offrant des services internes axés sur la demande dans le monde entier, par exemple dans les domaines de la finance, du contrôle, de l'approvisionnement et de la chaîne logistique. Cela contribuera à renforcer davantage la compétitivité des segments d'activité de BASF.

La mise en œuvre de la stratégie n'est cependant pas encore terminée, comme l'a souligné Brudermüller : « Les principales étapes ont été lancées. Il nous reste encore beaucoup de détails sur lesquels travailler cette année. »

Toutes ces mesures visent à ramener BASF vers une croissance rentable, avec une attention claire portée aux clients et une organisation agile.

Mise en œuvre accélérée du programme d'excellence

BASF a accéléré son programme d'excellence en cours de déploiement. Brudermüller explique : « Nous sommes optimistes à l'égard du fait que nous pouvons atteindre la contribution à l'EBITDA annuelle ciblée de 2 milliards d'euros d'ici à la fin 2021. » En 2019, des contributions positives à l'EBITDA d'environ 600 millions d'euros ont été réalisées, avec des coûts associés d'environ 500 millions d'euros. Pendant l'année en cours, BASF s'attend à ce que la mise en œuvre accélérée fasse passer la contribution à l'EBITDA de 1,3 milliard d'euros à 1,5 milliard d'euros. Les coûts ponctuels associés sont estimés à environ 300 à 400 millions d'euros.

BASF a aussi accéléré la rationalisation de son organisation. BASF a annoncé que 6 000 postes seraient supprimés dans le monde d'ici à la fin 2021. Ce nombre devrait être atteint d'ici à la fin 2020. L'an dernier, BASF a déjà supprimé 3 100 postes dans le monde.

Gestion active de portefeuille

BASF a mis en œuvre plusieurs mesures à l'égard de son portefeuille. L'acquisition de l'activité polyamide de Solvay a été clôturée le 31 janvier 2020. Le prix d'achat s'élevait à 1,3 milliard d'euros. « Nos clients vont bénéficier de cette transaction, car nous offrons désormais un portefeuille complémentaire, une plus forte présence régionale et une meilleure fiabilité d'approvisionnement, » a déclaré Hans-Ulrich Engel.

BASF a conclu un accord avec Lone Star visant à céder l'activité de produits chimiques destinés à la construction pour un montant de 3,17 milliards d'euros. La transaction devrait être clôturée au troisième trimestre 2020. L'activité mondiale de pigments de BASF va être intégrée à la société de chimie fine japonaise DIC pour un prix d'achat de 1,15 milliard d'euros. Cette transaction devrait être clôturée au quatrième trimestre 2020.

De plus, la fusion de Wintershall et DEA a été achevée l'an dernier, donnant naissance à la plus importante entreprise indépendante de prospection et de production européenne. BASF détient 72,7 % et LetterOne 27,3 % de Wintershall Dea.

Engel : « L'intégration avance bien et devrait se terminer en décembre 2020. Nous attendons des synergies d'au moins 200 millions d'euros par an dès 2022. L'introduction en Bourse est prévue pour le second semestre 2020, sous réserve des conditions de marché. »

L'acquisition d'activités de Bayer a porté ses fruits

BASF considère l'acquisition des activités de Bayer dans le segment des Solutions pour l'agriculture comme une évolution fructueuse. « L'intégration des activités a été accomplie en un an. Elles ont généré un chiffre d'affaires de 2,2 milliards d'euros en 2019 et contribué de plus de 500 millions d'euros à l'EBITDA avant effets exceptionnels, » a déclaré Engel. « D'ici à 2025, nous souhaitons que l'acquisition engendre un chiffre d'affaires supplémentaire de l'ordre de 500 millions d'euros. Nous pensons que nous sommes bien partis pour atteindre cet objectif. »

Perspectives du groupe BASF pour 2020

« Pour les deux premiers mois de l'année, nous souffrons déjà d'un niveau élevé d'incertitude au sein de l'économie mondiale. Le coronavirus a ajouté un nouveau facteur qui pèse considérablement sur la croissance en début d'année, en particulier en Chine.

La baisse de la demande et les arrêts de production dans de nombreux secteurs sont déjà des conséquences visibles des mesures prises pour empêcher la poursuite de la propagation du virus, » a expliqué Martin Brudermüller.

BASF prévoit que les effets négatifs du coronavirus auront un impact significatif dans le monde, en particulier aux premier et deuxième trimestres 2020. Ces hypothèses ne tiennent actuellement pas compte d'une propagation mondiale du virus qui aurait d'importants effets néfastes sur l'économie mondiale après le premier semestre de l'année. Brudermüller ajoute : « Ceci dit, nous ne pensons pas que les effets du coronavirus seront entièrement compensés pendant l'année. »

BASF s'attend donc à ce que l'économie mondiale progresse de 2 %, en net recul par rapport à 2019 (2,6 %). La société table sur une croissance de 1,2 % de la production chimique mondiale, bien inférieure au niveau de 2019 (1,8 %). Il s'agirait de loin la plus faible croissance enregistrée depuis la crise financière de 2008/2009.

BASF anticipe un prix du pétrole moyen de 60 dollars par baril de Brent et un taux de change de 1,15 dollar par euro.

Brudermüller précise : « Nous nous efforçons d'augmenter notre chiffre d'affaires à 60 - 63 milliards d'euros - même si l'environnement reste difficile et caractérisé par un niveau élevé d'incertitude. » L'EBIT avant effets exceptionnels du groupe BASF devrait atteindre un niveau situé entre 4,2 et 4,8 milliards d'euros (2019 : 4,5 milliards d'euros). La rentabilité des capitaux investis (ROCE) devrait s'établir entre 6,7 % et 7,7 % (2019 : 7,7 %), donc en-dessous du coût du capital de 9 %.

« Nous attendons une légère croissance dans la plupart de nos industries clientes. Pour le secteur automobile, nous prévoyons néanmoins un recul continu de la production. », a annoncé Brudermüller. Les perspectives de 2020 pour BASF font l'hypothèse que les conflits commerciaux entre les états-Unis et ses partenaires commerciaux ne vont pas plus s'atténuer, et que le Brexit n'aura pas de plus grandes répercussions économiques pendant la phase de transition.

Investissements dans la croissance organique

Brudermüller a également donné un aperçu des investissements à venir. Au cours des cinq prochaines années, BASF prévoit des dépenses d'investissement de 23,6 milliards d'euros. Plus d'un tiers de ce montant sera alloué entre 2020 et 2024 aux domaines de croissance d'attention, à savoir les deux projets de grande envergure en Asie - le site de Verbund à Guangdong et le complexe chimique à Mudra, en Inde - ainsi que les activités de matériaux pour batteries.

Brudermüller a déclaré : « Cela impliquera en particulier une évolution de notre attention régionale. Au cours des cinq prochaines années, nous allouerons 41 % de nos investissements à la région Asie Pacifique et 34 % à l'Europe. » En comparaison : Pour la période de planification 2019-2023, la proportion s'élevait à 27 % pour l'Asie Pacifique et 43 % pour l'Europe. Pour 2020, BASF prévoit des dépenses d'investissement (dépenses en immobilisations corporelles hors acquisitions, investissements informatiques, obligations de remise en état et droit d'utilisation d'actifs résultant de contrats de location) s'élevant à 3,4 milliards d'euros (2019 : 3,3 milliards d'euros).

Remarque :

La signature le 21 décembre 2019 du contrat avec Lone Star portant sur la vente de la branche dédiée aux produits chimiques pour la construction avait eu une incidence immédiate sur le reporting du groupe BASF. Rétroactivement au 1er janvier 2019, le chiffre d’affaires et le résultat de la branche dédiée aux produits chimiques pour la construction ne sont plus inclus dans le chiffre d’affaires, l’EBITDA, l'EBIT et l’EBIT avant effets exceptionnels du groupe BASF. Les chiffres de l'an dernier ont été ajustés en conséquence. Jusqu’à la clôture de l’opération, le résultat de la branché dédiée aux produits chimiques pour la construction sera présenté dans le résultat après impôts du groupe BASF sous un poste distinct (« Résultat après impôts des activités abandonnées »).