16 mars 2023

Médias

Groupe BASF : compte rendu sur l'exercice 2022 : BASF fait preuve de résilience dans un environnement de marché difficile et prend des mesures visant à renforcer sa compétitivité.

  • Chiffre d'affaires : 87,3 milliards d'euros (+ 11,1%)
  •  EBIT avant effets exceptionnels : 6,9 milliards d’euros (-11,5%)
  • Flux de trésorerie des activités d’exploitation : 7,7 milliards d’euros (+ 6,4%) ; flux de trésorerie disponible : 3,3 milliards d’euros (- 10,2%)
  • Proposition de dividende de 3,40 euros par action pour l’exercice 2022 (2021 : 3,40 euros par action)
  • Présentation de mesures concrètes de réduction des coûts en Europe et d’ajustement des structures Verbund à Ludwigshafen

Perspectives pour 2023 :

  • Chiffre d’affaires compris entre 84 et 87 milliards d’euros
  • EBIT avant effets exceptionnels prévu entre 4,8 et 5,4 milliards d’euros

Au cours de l’exercice 2022, le groupe BASF a fait preuve de résilience dans un environnement de marché difficile, marqué par les conséquences de la guerre en Ukraine et en particulier par la hausse des prix des matières premières et de l’énergie. Comme l’ont expliqué Martin Brudermüller, président du directoire de BASF, et Hans-Ulrich Engel, directeur financier, lors de la présentation des chiffres pour l’exercice 2022, BASF a enregistré une hausse de 11,1% de son chiffre d’affaires, qui s’établit à 87,3 milliards d’euros. La croissance du chiffre d’affaires résulte essentiellement de la hausse des prix dans presque tous les segments, provoquée par l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie. Les segments Materials et Chemicals ont pu faire adopter les plus fortes hausses de prix. Une nette diminution globale des ventes a freiné la croissance du chiffre d’affaires du groupe BASF. L’évolution des volumes résulte principalement de la baisse des ventes dans les segments Surface Technologies et Chemicals.

Le résultat des activités d’exploitation (EBIT) avant effets exceptionnels s’est élevé à 6,9 milliards d’euros, soit en baisse de 11,5% par rapport à l’année précédente, mais reste dans le couloir des prévisions. Ce recul du résultat est dû à la forte réduction des contributions au résultat des segments Chemicals et Materials. Les deux segments ont enregistré des marges et des volumes plus faibles, ainsi qu’une augmentation des coûts fixes.

En revanche, tous les autres segments sont parvenus à accroître leur EBIT avant effets exceptionnels. Cet accroissement a été significatif pour Agricultural Solutions, notamment en raison de l’évolution positive du chiffre d’affaires résultant de la hausse des ventes et des prix. Le segment Nutrition & Care en a également enregistré une amélioration considérable, principalement en raison de l’accroissement des marges favorisé par la hausse des prix. Surface Technologies a réalisé un résultat nettement plus élevé, dû essentiellement à l’augmentation des contributions au résultat des activités avec les catalyseurs automobiles et les matériaux pour batteries. La hausse des prix et des volumes dans le secteur d’activité Coatings a également favorisé l’évolution du résultat du segment. Industrial Solutions a légèrement augmenté son EBIT avant effets exceptionnels grâce à l’accroissement des marges favorisé par la hausse des prix. L’EBIT avant effets exceptionnels du segment Autres activités s’est légèrement amélioré.

En 2022, le résultat opérationnel du groupe BASF a été grevé par un surplus de coûts énergétiques de 3,2 milliards d’euros à l’échelle mondiale par rapport à l’année précédente. Près de 84% de cette hausse concernaient l’Europe, et le site Verbund de Ludwigshafen en a été principalement affecté. L’augmentation des coûts du gaz naturel a représenté 69% de la hausse globale des coûts énergétiques à l’échelle internationale.

En 2022, l’EBIT a comptabilisé des effets exceptionnels à hauteur de moins 330 millions d’euros (contre moins 91 millions d’euros l’année précédente). L’EBIT du groupe BASF s’est établi en 2022 à 6,5 milliards d’euros, soit en nette baisse par rapport à l’année précédente. Le résultat y contenu provenant des entreprises intégrales, qui sont portées au bilan selon la méthode de la mise en équivalence, a chuté de 289 millions d’euros pour atteindre 386 millions d’euros.

Des rectifications de la valeur exceptionnellement élevées sur la participation à Wintershall Dea AG ont grevé le résultat issu des participations du groupe BASF. En 2022, le résultat issu des participations s’est établi à moins 4,9 milliards d’euros, contre 207 millions d’euros en 2021. Ce net recul est dû aux dépenses exceptionnelles d’un montant de près de 6,3 milliards d’euros résultant essentiellement de rectifications de la valeur de la participation à Wintershall Dea AG sans effet sur la trésorerie. Celles-ci ont découlé notamment de la déconsolidation des activités de prospection et de production russes de Wintershall Dea, qui a eu pour conséquence une réévaluation des participations russes de Wintershall Dea. Des dépréciations ont par ailleurs été opérées sur l’activité européenne de transport du gaz de Wintershall Dea, y compris une rectification de valeur complète de la participation à Nord Stream AG, ainsi que le financement du projet Nord Stream 2. La contribution au résultat opérationnel de Wintershall Dea pour l’année 2022 a connu une hausse pour atteindre près de 1,5 milliard d’euros, contre 335 millions d’euros l’année précédente.

Le résultat après impôts et participations minoritaires du groupe BASF s’est établi à moins 627 millions d’euros, contre 5,5 milliards d’euros en 2021, en raison de la nette baisse du résultat issu des participations.

 

Évolution du chiffre d’affaires et du résultat du groupe BASF au quatrième trimestre 2022

Au quatrième trimestre 2022, le chiffre d’affaires du groupe BASF a chuté de 2,3% pour s’établir à 19,3 milliards d’euros, principalement en raison de la diminution des volumes. Par rapport au quatrième trimestre 2021, l’EBIT avant effets exceptionnels a enregistré un recul de 69,6%, pour ressortir à 373 millions d’euros.

Les effets exceptionnels de l’EBIT se sont élevés à moins 254 millions d’euros, contre plus 1 million d’euros au quatrième trimestre 2021. Les effets exceptionnels ont concerné principalement les rectifications de la valeur sur les installations à Ludwigshafen sans effet sur la trésorerie. L’EBIT a reculé de 90,3% au quatrième trimestre 2022, pour s’établir à 119 millions d’euros. Le résultat après impôts et participations minoritaires s’est élevé à moins 4,8 milliards d’euros, après avoir atteint 898 millions d’euros au quatrième trimestre 2021. Ce recul est dû aux rectifications de la valeur sur la participation à Wintershall Dea.

 

Flux de trésorerie du groupe BASF en 2022 et au quatrième trimestre 2022

Au cours de l’exercice 2022, le flux de trésorerie des activités d’exploitation s’est élevé à 7,7 milliards d’euros, contre 7,2 milliards d’euros l’année précédente. En 2022, le flux de trésorerie disponible a atteint 3,3 milliards d’euros, contre 3,7 milliards d’euros l’année précédente.

Au quatrième trimestre 2022, le flux de trésorerie des activités d’exploitation a progressé de 1,1 milliard d’euros par rapport au même trimestre de l’année précédente, pour s’établir à 4,5 milliards d’euros. Le flux de trésorerie disponible a augmenté de 749 millions d’euros au quatrième trimestre pour s’établir à 2,6 milliards d’euros.

 

Proposition de dividende de 3,40 euros par action

Cette année, le Directoire et le Conseil de surveillance vont proposer à l’Assemblée générale de BASF un dividende de 3,40 euros par action, soit la même valeur que l’année précédente. Sur la base du cours enregistré en fin d’année, il en résulte un rendement élevé du dividende de 7,3%. Dans l’ensemble, BASF distribuera 3,0 milliards d’euros à ses actionnaires.

 

Perspectives du groupe BASF pour 2023

Le degré élevé d’incertitude qui a marqué l’année 2022, en raison de la guerre en Ukraine, de la hausse des prix des matières premières et de l’énergie en Europe, de l’augmentation des prix et des taux d’intérêt, de l’inflation ainsi que de l’évolution de la pandémie de coronavirus, demeurera en 2023. Tous ces facteurs affecteront la demande mondiale. Pour cette raison, BASF prévoit une croissance modérée de 1,6% de l’économie mondiale en 2023 (contre 3,0% en 2022). En ce qui concerne la production chimique mondiale, BASF prévoit une croissance de 2,0% (contre 2,2% en 2022). L’entreprise compte sur un prix moyen du pétrole de 90 USD par baril de Brent et sur un cours du change moyen du dollar américain de 1,05 USD pour 1 EUR.

Dans ces conditions, le groupe BASF prévoit de réaliser un chiffre d’affaires compris entre 84 milliards d’euros et 87 milliards d’euros en 2023. L’EBIT avant effets exceptionnels du groupe BASF devrait vraisemblablement reculer pour s’établir entre 4,8 milliards d’euros et 5,4 milliards d’euros. BASF s’attend à un premier semestre 2023 faible. L’entreprise prévoit une amélioration de la situation en matière de résultats au deuxième semestre 2023, grâce à des effets de rattrapage, notamment en Chine.

 

BASF met en oeuvre des mesures concrètes de réduction des coûts en Europe et d’ajustement des structures Verbund à Ludwigshafen

Dans le cadre de sa présentation, Martin Brudermüller a également présenté des mesures concrètes du programme de réduction des coûts, mettant l’accent sur l’Europe, ainsi que d’ajustement des structures de production sur le site Verbund de Ludwigshafen. « La compétitivité de la région Europe souffre de plus en plus d’une réglementation excessive. Elle est également confrontée à un nombre croissant de procédures d’autorisation bureaucratiques lentes et doit notamment faire face à des coûts élevés pour la plupart des facteurs de production », a expliqué Martin Brudermüller. « Depuis de nombreuses années déjà, tout cela freine la croissance du marché en Europe par rapport aux autres régions. En outre, la hausse des prix de l’énergie pèse désormais sur la rentabilité et la compétitivité européennes. »

 

Réductions de coûts annuelles de plus de 500 millions d’euros dès fin 2024

Le programme de réduction des coûts, qui sera mis en oeuvre en 2023 et 2024, vise à ajuster les structures de coûts de BASF en Europe, et en particulier en Allemagne, aux conditions-cadres altérées. À l’issue du programme, BASF prévoit des réductions de coûts annuelles de plus de 500 millions d’euros dans les unités hors production, c’est-à-dire dans les secteurs d’activité et de service, dans le domaine de la recherche et du développement, ainsi que dans le siège du groupe. Près de la moitié de ces économies devrait concerner le site de Ludwigshafen.

Le regroupement systématique des prestations au sein de hubs, la simplification des structures de direction des secteurs d’activité, la restructuration adaptée aux besoins de Business Services ainsi que l’amélioration de l’efficacité des activités de recherche et développement comptent parmi les mesures prévues dans le cadre de ce programme. À l’échelle mondiale, ces mesures devraient concerner près de 2600 postes ; ce chiffre comprend les postes qui seront créés, notamment au sein des hubs.

 

À partir de fin 2026, l’ajustement des structures Verbund à Ludwigshafen devrait entraîner une réduction annuelle de plus de 200 millions d’euros des coûts fixes

Outre la mise en place du programme de réduction des coûts, BASF prend également des mesures structurelles afin de mieux préparer son site principal de Ludwigshafen face à la concurrence qui s’intensifie toujours, et ce, dans une perspective à long terme. « Nous prenons ces mesures car nous croyons au site de Ludwigshafen, qui existe déjà depuis 158 ans, nous croyons aux personnes qui y travaillent et à la région Europe. Nous restons fidèles à notre site et nous avons le courage de le faire évoluer », a déclaré Martin Brudermüller.

Au cours des derniers mois, l’entreprise a analysé ses structures Verbund de Ludwigshafen de manière approfondie. Cette analyse a montré, d’une part, comment la pérennité des activités rentables pouvait être garantie et, d’autre part, comment les ajustements nécessaires pouvaient être mis en oeuvre. Aperçu des principaux changements sur le site Verbund de Ludwigshafen :

- Fermeture de l’installation de caprolactame, l’une des deux installations d’ammoniaque du site, ainsi que des installations d’engrais liées : à l’avenir, la capacité de l’installation de caprolactame de BASF à Anvers (Belgique) suffira à couvrir les besoins propres et ceux du marché européen. Les produits hautement valorisés tels que l’activité principale comprenant les amines standard et spéciales ainsi que l’Adblue® ne sont pas concernés et continueront à être fournis par l’installation d’ammoniaque restante sur le site de Ludwigshafen.

- Réduction des capacités de production de l’acide adipique et fermeture des installations de cyclohexanol et de cyclohexanone, ainsi que de soude lourde : la production d’acide adipique au sein d’une entreprise commune avec Domo, sur le site français de Chalampé, ne change pas et dispose, à cause de l’évolution du marché, des capacités suffisantes pour alimenter les activités en Europe. Le cyclohexanol et la cyclohexanone sont des produits de base pour l’acide adipique ; l’installation de soude exploite les flux des sous-produits de la production d’acide adipique. BASF continuera à exploiter les installations de production de polyamide 6.6 à Ludwigshafen, qui ont besoin de l’acide adipique comme produit de base.

- Fermeture de l’installation de TDI ainsi que des installations pour les produits de base DNT et TDA : la demande de TDI enregistre une très faible évolution notamment en Europe, au Proche-Orient et en Afrique, nettement inférieure aux prévisions. Le complexe d’installations de TDI à Ludwigshafen était sous-exploité et ne répond pas aux attentes économiques dans l’environnement de marché actuel. En raison de la forte hausse des coûts de l’énergie et de l’approvisionnement, la situation n’a cessé de se dégrader. BASF continuera à garantir un approvisionnement fiable en TDI de ses clients européens grâce à son réseau de production international, comportant des installations à Geismar (États-Unis), à Yeosu (Corée du Sud) et à Shanghai (Chine).

 

Au total, 10% de la valeur de remplacement des installations du site de Ludwigshafen seront concernés par l’ajustement des structures Verbund, ainsi que probablement près de 700 postes au sein de la production. Comme l’a souligné Martin Brudermüller: «Nous sommes convaincus que nous pouvons offrir à la plupart des collaboratrices et collaborateurs concernés travaillant dans la production un emploi dans d’autres usines. Il nous tient fortement à coeur de conserver leur vaste expérience au sein de l’entreprise, en particulier compte tenu des postes vacants et du nombre croissant de départs à la retraite ». Les mesures seront mises en oeuvre progressivement jusque fin 2026. De cette manière, BASF prévoit de parvenir à réduire ses coûts fixes de plus de 200 millions d’euros par an.

Les changements structurels entraîneront également une nette diminution des besoins en électricité et en gaz naturel sur le site de Ludwigshafen. Les émissions de CO2 à Ludwigshafen seront ainsi réduites d’environ 0,9 million de tonnes par an, ce qui correspond à une diminution de près de 4% des émissions de CO2 de BASF à l’échelle mondiale.

« Nous voulons faire de Ludwigshafen le principal site chimique à faibles émissions d’Europe », a annoncé Martin Brudermüller. BASF veut accroître la part des énergies renouvelables dans l’approvisionnement du site de Ludwigshafen. Il est également prévu de mettre en place des pompes à chaleur ainsi que des solutions à plus faibles émissions de CO2 pour générer de la vapeur. De nouvelles technologies sans CO2, telles que l’électrolyse de l’eau, devraient être utilisées pour la production d’hydrogène.