Développement Durable

Questions fréquemment posées sur le projet ChemCyclingTM de BASF

ChemCycling™

ChemCycling™ est le nom d'un projet de recyclage chimique lancé par BASF dans le but de fabriquer des produits de haute qualité à partir de déchets plastiques recyclés chimiquement à l'échelle industrielle. BASF coopère avec des partenaires technologiques qui utilisent un procédé thermochimique appelé pyrolyse pour transformer les déchets plastiques en matière première secondaire (huile de pyrolyse). Cette huile peut être introduite dans le réseau de production de BASF (Verbund) au début de la chaîne de valeur, diminuant ainsi l’utilisation de ressources fossiles. La part de matière recyclée est distribuée entre les produits fabriqués dans le Verbund, en utilisant une approche mass balance contrôlée par un tiers. Les produits qui portent le suffixe « Ccycled ™ » ont alors exactement les mêmes propriétés que ceux fabriqués à partir de matières premières fossiles. Les clients peuvent donc les traiter de la même manière que les produits de fabrication conventionnelle, y compris dans le cadre d’utilisations exigeantes.

  • BASF développe le recyclage chimique pour une utilisation à l'échelle industrielle car il permet de :
  • • Augmenter la teneur en matière recyclée dans les produits de haute qualité pour des applications soumises à des exigences strictes en matière de qualité et d'hygiène
  • • Soutenir nos clients dans l'atteinte de leurs objectifs de recyclage
  • • Recycler les déchets plastiques pour lesquels aucun processus de recyclage de haute qualité n’a encore été mis au point
  • • Transformer les déchets plastiques en matières premières pour l'industrie chimique et contribuer ainsi à une démarche d’économie circulaire
  • • Remplacer les ressources fossiles et réduire les émissions de CO2 par rapport à la production de plastiques conventionnels.

Dans le recyclage mécanique, les déchets plastiques (ex. bouteilles PET consignées) sont nettoyés, fondus et retraités pour atteindre la forme de granulés. Par conséquent, seul un flux de déchets propres et uniformes convient à un recyclage mécanique de haute qualité. Néanmoins, les plastiques recyclés produits par un recyclage mécanique n'atteignent souvent pas le même niveau de qualité et de pureté que les plastiques vierges. En effet, des impuretés perdurent dans le plastique recyclé et les propriétés du plastique sont modifiées pendant la phase d'utilisation et pendant le retraitement. Cela peut être problématique, par exemple, pour les emballages alimentaires.

Dans le recyclage chimique, les chaînes polymères des plastiques sont chimiquement décomposées en molécules qui peuvent être réutilisées comme matières premières par l'industrie chimique (par exemple, gaz de synthèse, huile de pyrolyse, monomères). Elles peuvent ensuite être utilisées pour fabriquer des produits de qualité équivalente à ceux fabriquées à partir de ressources fossiles. Cela signifie qu'ils peuvent, par exemple, être utilisés pour des applications médicales ou être utilisés en contact avec des aliments.

Enfin, le recyclage chimique peut être utilisé pour recycler les déchets plastiques pour lesquels il n'existe actuellement aucun autre mécanisme de recyclage de haute qualité - ou alors dans des proportions insuffisantes (par exemple, les déchets plastiques mélangés, les plastiques contaminés et les emballages multicouches). Le recyclage chimique est donc une solution complémentaire au recyclage mécanique.

Habituellement, le recyclage chimique fait référence aux technologies qui décomposent les longues chaînes de polymères plastiques en des éléments de base, par le biais de réactions chimiques. Ces matières premières secondaires peuvent ensuite être utilisées pour remplacer les matières fossiles dans la production chimique. Les méthodes couramment utilisées sont la pyrolyse, dans laquelle les plastiques sont convertis en huile de pyrolyse, et la gazéification, par laquelle les déchets plastiques sont convertis en gaz de synthèse.

Une autre méthode couramment utilisée est la dépolymérisation des plastiques, également connue sous le nom de solvolyse ou re-monomérisation. Dans ce processus, les plastiques sont décomposés en leurs monomères, à partir desquels le polymère peut être reconstruit. Les matériaux issus de la dépolymérisation rentrent donc dans la chaîne de production chimique plus tardivement que l'huile de pyrolyse ou le gaz de synthèse. Cependant, cela signifie également que des déchets plastiques à usage unique sont nécessaires pour ce processus. Les matières premières utilisables sont des plastiques simples comme le polyamide (PA) ou le polyuréthane (PUR).

Il existe également d'autres technologies, comme l'hydrogénation. Toutes ces technologies sont nécessaires pour faire la transition d’une économie linéaire à une économie circulaire des plastiques. C'est pourquoi BASF préconise une définition du recyclage qui soit neutre sur le plan technologique.

Nous nous concentrons sur la pyrolyse car, d’une part, c'est un procédé extrêmement efficace. Environ 70 % des déchets plastiques peuvent être transformés en matières premières secondaires. Des progrès importants quant à l’efficacité peuvent être attendus au cours des 10 prochaines années. La partie des déchets qui ne peut pas être transformée en matière première mais qui est pyrolysée en gaz est utilisée pour générer la quasi-totalité de l'énergie nécessaire au processus. La demande d'énergie thermique externe est très faible (<1 % par exemple pour les processus de démarrage).

D’autre part, les usines de pyrolyse peuvent être construites en grand nombre et réparties sur une grande surface, de sorte qu’une partie des transports des déchets plastiques peuvent être évités. Dans la mesure où l'huile de pyrolyse a une densité plus élevée que les déchets plastiques, les distances peuvent être réduites environ de moitié. Contrairement aux usines de pyrolyse, les usines de gazéification sont construites à plus grande échelle géographique. Par conséquent, quelques grandes usines de gazéification impliqueraient que d'énormes quantités de déchets plastiques devraient être transportées sur de plus longues distances.

Dans notre projet ChemCycling ™, nous introduisons de l'huile de pyrolyse dérivée de déchets plastiques mélangés dans notre réseau de production, afin de fabriquer de nouveaux plastiques par l’utilisation de l’approche mass balance. Par ce biais, nous refermons clairement le cycle de vie connu par les plastiques.

Nous sommes donc conformes à la définition du recyclage dans la directive-cadre de l'UE sur les déchets.

On ne peut répondre à cette question qu’en connaissant l’utilisation de chaque produit. Certains produits pourraient être repensés sans perte de fonctionnalité, par exemple un changement dans la conception des bouteilles à grandes étiquettes faites d'un matériau différent, qui rendent le tri plus difficile (le scanner IR trie incorrectement la bouteille en raison de la matière de l’étiquette).

Dans d'autres cas, c'est plus difficile. Un exemple est l'emballage multicouche, qui est souvent dénoncé pour ne pas être pas recyclable avec les technologies actuelles. Néanmoins, il est difficile d'imaginer le paysage de l'emballage sans eux, car leurs propriétés contribuent à économiser des ressources et de l'énergie. La combinaison de différents matériaux permet de rendre l'emballage total plus mince, réduisant la consommation de ressources, les quantités de déchets et le poids d'expédition. Ils peuvent aussi, par exemple, conserver les aliments au frais plus longtemps que les produits alternatifs en raison de leurs propriétés, ce qui permet d'éviter le gaspillage alimentaire.

En un mot : le remplacement du multicouche par du mono-matériau n'est généralement pas envisageable sans augmenter la quantité de déchets, mais aussi sans compromettre les performances de l'emballage. Les procédés de recyclage chimique peuvent être une solution à cette situation et donc permettre de recycler des produits et des emballages là où une nouvelle conception n'est pas possible ou souhaitable.

ChemCycling est une approche complémentaire du recyclage mécanique et peut traiter des déchets plastiques pour lesquels aucun recyclage mécanique de grande qualité n'est possible, ou pour lesquels des capacités manquent, par exemple le flux de déchets plastiques mélangés. Cependant, les technologies existantes de conversion des déchets plastiques en huile de pyrolyse doivent être davantage développées pour garantir la qualité des matières premières secondaires et pour permettre la conversion d'une plus grande variété de qualité de déchets plastiques mélangés.

En général, une évaluation de l'éco-efficacité devrait être utilisée pour décider si le recyclage chimique est la méthode de recyclage la plus judicieuse sur le plan environnemental et économique. Les matières plastiques qui peuvent être recyclées mécaniquement et transformées en matériaux recyclés de haute qualité (par exemple les bouteilles en PET) devraient donc continuer à être recyclées de cette manière.

Le recyclage chimique est moins approprié pour les flux de déchets qui ne contiennent pas suffisamment d'hydrocarbures (par exemple dont la teneur calorique est faible).

 

D'une part, les technologies existantes de conversion des déchets plastiques en huile de pyrolyse doivent être développées et adaptées pour garantir une qualité suffisante des matières premières secondaires. D’autre part, la législation déterminera si cette technologie va bel et bien s’implanter dans l'industrie des déchets. Le cadre juridique de l'UE est basé sur une définition neutre du recyclage sur le plan technologique, dans laquelle le recyclage chimique compte comme une technologie avec laquelle les objectifs de recyclage des emballages plastiques peuvent être atteints. Pourtant, il appartient à l'interprétation des États membres de savoir comment le recyclage chimique contribue à atteindre leurs propres objectifs de recyclage. En Allemagne, par exemple, le recyclage chimique n'est pas encore reconnu comme un processus contribuant à la réalisation des objectifs de recyclage des déchets d'emballages plastiques. Un signal politique fort serait de permettre la contribution à la réalisation des objectifs de recyclage de l’Allemagne (comme ceux d'autres pays de l'UE) par le biais du recyclage chimique. De même, les incitations à utiliser des matériaux recyclés devraient s'appliquer à toutes les formes de recyclage. Enfin, l'acceptation totale de l’approche mass balance est nécessaire, tant au niveau de l'UE qu'au niveau national.

Bien que le cadre législatif de l'UE repose sur une définition du recyclage neutre sur le plan technologique, il appartient à chaque État membre de déterminer comment le recyclage chimique contribue à atteindre ses objectifs de recyclage, et si les déchets plastiques recyclés chimiquement sont exonérés de cette taxe.  

 

Les premiers produits commerciaux conçus à base de déchets plastiques recyclés chimiquement sont déjà sur le marché. Pour que le recyclage chimique développe son plein potentiel, tous les acteurs de la chaîne de valeur doivent travailler ensemble. Cela déterminera la rapidité avec laquelle la production pourra être réalisée à l’échelle industrielle.

Dans les années 90, l’accent était principalement mis sur les usines de gazéification. Comme ces usines doivent être construites à grande échelle, elles ne peuvent être exploitées de manière rentable que si de grandes quantités de déchets sont disponibles à proximité. Comme ce n'était pas le cas, ces projets ont été arrêtés. Aujourd'hui, l'accent est mis sur les usines de pyrolyse, qui peuvent être construites à plus petite échelle. Cela signifie que de nombreuses petites usines peuvent être construites et réparties sur le territoire. Cela garantit la disponibilité de matières traitables.

Les clients manifestent également un intérêt beaucoup plus important pour l'utilisation de matières premières recyclées aujourd'hui qu'ils ne le faisaient dans les années 1990. De nombreuses entreprises ressentent une pression réglementaire et politique pour augmenter la part des matériaux recyclés et se sont donc fixé l’objectif de n’utiliser, par exemple, que des emballages fabriqués à partir de matériaux recyclés d’ici quelques années.

À propos de l'éco-efficacité de ChemCycling™

Pour les plastiques où il y a de grands volumes de déchets sans impuretés significatives, comme le PET des bouteilles d'eau, le recyclage mécanique a une empreinte carbone plus faible que le recyclage chimique. Cependant, le constat est différent pour les plastiques mélangés et contaminés. Les recycler via un processus mécanique peut être impossible ou inefficace, tandis que les recyclats ne peuvent pas être réutilisés pour des applications de même qualité. Dans ce cas, le recyclage chimique constitue la meilleure option.

Une analyse du cycle de vie (ACV) menée par Sphera pour BASF, qui a été auditée par trois experts indépendants, arrive à la conclusion claire que la pyrolyse des déchets plastiques mélangés émet 50 % de moins de CO2 que leur incinération. L'étude a également montré que les émissions de CO2 sont réduites lors de la fabrication de produits à base d'huile de pyrolyse, selon une approche mass balance au lieu du naphta. La réduction des émissions est due au fait que l'on évite l'incinération des déchets plastiques mélangés en les réutilisant. En outre, cette étude a conclu que la fabrication de plastiques par pyrolyse ou par recyclage mécanique entraîne des émissions de CO2 comparables. Il a été tenu compte du fait que la qualité des produits recyclés chimiquement est similaire à celle des matières vierges et que moins de matières premières doivent être triées par rapport au recyclage mécanique.

À la fin de la vie d'un produit en plastique, la solution la plus éco-efficace doit être choisie. Le recyclage chimique - comme les autres procédés de recyclage - doit être évalué sur la base d'analyses scientifiques du cycle de vie (ACV).

L'ACV de base pour ChemCycling™ comprend trois études distinctes mettant en perspective les déchets, le produit, et la qualité du plastique induits :

• Étude 1 (critère déchets) : comparaison des émissions de CO2 entre pyrolyse et incinération de déchets plastiques mixtes.

• Étude 2 (critère produit) : comparaison des émissions de CO2 entre la production de plastiques à partir d'huile de pyrolyse et de naphta.

• Étude 3 (critère qualité des plastiques) : Comparaison des émissions de CO2 entre les plastiques issus du recyclage chimique et les plastiques issus du recyclage mécanique.

Les données :

• Lorsqu'elle était disponible, l'ACV a été calculée avec des données de haute qualité provenant d'usines commerciales existantes. Il est à noter que l'ACV de base n'a pas été calculée avec les données de notre partenaire Quantafuel.

• Les lacunes en données restantes ont été modélisées sur la base de bases de données reconnues ou, dans le cas de la purification de l'huile de pyrolyse, sur des hypothèses de conception de processus par BASF R&D.

Normes :

• L'étude a été calculée selon les normes internationales reconnues et a été auditée par trois experts indépendants.

• Selon les experts, « l'étude ACV a suivi les standards et est conforme aux normes internationales pour l'analyse du cycle de vie (ISO 14040 : 2006 et ISO 14044 : 2006). »

Le rapport complet de l'ACV et la déclaration des experts peuvent être téléchargés ici.

D'autres catégories d'analyse d'impact du cycle de vie (ACV) ont été calculées et sont répertoriées dans l'analyse ACV. Selon ces données, les l'acidification et le brouillard d'été sont plus élevés pour la pyrolyse que pour la récupération thermique, en raison des différents crédits pour la production d'électricité.

Les différents indicateurs du potentiel (d'éco) toxicité sont marqués par la prédominance des processus secondaires et tertiaires (par exemple la production d'électricité et les crédits). Par conséquent, il n'est pas possible de tirer des conclusions claires.

Dans les études de cas 2 et 3 de l'analyse ACV, l'ensemble du cycle de vie a été défini et pris en compte - dans les limites fixées du système -, y compris les étapes mentionnées ci-dessus.

Ainsi, l'impact de chaque type d'énergie (électricité, énergie thermique, énergie mécanique, énergie primaire, énergie secondaire, énergie régénérative, énergie fossile, énergie nucléaire, énergie économisée, etc.) sur l'environnement est évalué dans des analyses d'impact sur le cycle de vie (ACV). L'analyse ACV (étude 2) montre par exemple que la production de PE recyclé chimiquement permet d'économiser plus de 2,3 tonnes de CO2 par rapport à la production de PE effectuée à partir de pétrole brut. Ces émissions inférieures sont dues à la non-incinération des déchets plastiques.

La production de PE recyclé chimiquement économise près de 40 % des matières premières énergétiques par rapport à la production à partir d’énergie fossile. Dans une analyse ACV, cela n'est généralement pas affiché comme un besoin en énergie, car les différentes sources d'énergie ne doivent pas être additionnés pour former un chiffre.

La principale différence entre les hypothèses pour 2030 et l'état actuel en 2020 est le mix électrique de l’Allemagne. Le scénario pour 2030 suppose qu'il y aura une part plus élevée d'électricité provenant de sources renouvelables dans le réseau électrique allemand. Pour cette raison, dans le scénario alternatif (incinération de déchets municipaux et combustible dérivé des déchets), moins d’économies de CO2 doivent être créditées à l'utilisation de plastiques pour la production d'énergie.

En ce qui concerne la technologie de la pyrolyse, l'état actuel de la technologie a été évalué de manière prudente et dans un des scénarios les effets d'une amélioration du rendement ont été calculés. Les résultats des deux scénarios (mix énergétique 2020 et amélioration possible du rendement de la pyrolyse) sont présentés dans l'analyse ACV.

À propos de la technologie de pyrolyse

La pyrolyse est la séparation thermochimique de composés organiques. Des températures élevées (300-700 °C) sont utilisées pour briser les liaisons de grosses molécules, afin de créer des molécules plus petites. Contrairement à la gazéification et à l'incinération, la réaction de pyrolyse se produit uniquement sous l'influence de températures élevées et en l'absence d'oxygène. Aucun produit chimique supplémentaire n'est utilisé dans ces processus.

BASF ne possède pas d'usine de pyrolyse. L'huile de pyrolyse utilisée pour fabriquer les produits pilotes a été achetée auprès d'un producteur d'huile de pyrolyse, Quantafuel, avec lequel nous avons noué un partenariat en octobre 2019. Quantafuel met actuellement en service une usine de pyrolyse et de purification d'une capacité d'environ 16 000 tonnes par an à Skive, au Danemark. BASF aura un droit préférentiel pour toute huile de pyrolyse ou hydrocarbures purifiés produits dans cette usine pendant une durée minimum de quatre ans.

Depuis 2020, BASF a également noué des partenariats avec Pyrum et New Energy. Les deux sociétés fournissent à BASF de l'huile de pyrolyse dérivée de pneus usagés.

L'usine de la start-up norvégienne Quantafuel est située à Skive au Danemark et est actuellement en phase de démarrage. La matière première qui sera utilisée est un mélange de déchets plastiques post-consommation, qui, s’il n’était pas utilisé par BASF, seraient valorisé énergétiquement. Quantafuel a signé des accords avec les entreprises de recyclage norvégiennes Grønt Punkt Norge et Geminor pour l’approvisionnement en déchets plastiques mélangés.

L'Agence norvégienne pour l'environnement (Miljødirektoratet) a confirmé que la technologie Quantafuel pour le recyclage chimique est adaptée au recyclage de matériaux. Cependant, même si Quantafuel est éligible pour recycler les matières plastiques aptes au recyclage mécanique, l’économie induite ne serait pas durable. Seuls les déchets plastiques mélangés produisant une valeur proche de zéro ou une valeur négative (également appelée « droit d’entrée ») peuvent soutenir l’objectif de rentabilité de Quantafuel. Par conséquent, les déchets plastiques susceptibles d'être recyclés mécaniquement, d'une valeur marchande comprise normalement entre 200 et 1 000 EUR par tonne métrique, ne seront pas utilisés.

Quantafuel a pris de nouvelles mesures pour optimiser sa chaîne de valeur de matières premières en acquérant une participation de 49 % dans le recycleur mécanique norvégien Replast. Replast triera d'abord mécaniquement les plastiques recyclables. Le reste, qui serait généralement récupéré par méthode thermique, sera converti en huile de pyrolyse dans l’usine de Quantafuel, ce qui se traduira par un taux de recyclage global très élevé.

Cela dépend de la part de déchets. Lors de l'utilisation de la part MK352 - sur la base de laquelle l'analyse LCA a été réalisée - les impuretés (maximum 10 %) doivent être triées et retirées. Ces impuretés sont valorisées énergétiquement (usine d'incinération des déchets ou incinération comme substitut de combustible).

Informations générales : MK352 est une part de plastiques mixtes selon les dispositions du Point Vert. Il contient entre autres des articles usagés, complètement vides et compatibles avec le système, composés de matières plastiques habituellement utilisées dans les emballages (PE, PP, PS), y compris des composants secondaires tels que des fermetures, des étiquettes, etc.

Il existe différentes technologies disponibles pour produire de l'huile de pyrolyse à partir de déchets plastiques et il existe différents flux de déchets plastiques. Ces conditions préalables déterminent le type d'huile généré. L'un des grands défis du changement d'échelle serait d'assurer une qualité élevée et fiable des matières premières secondaires indépendamment de la matière de base. Nous travaillons donc en étroite collaboration avec nos partenaires pour améliorer le processus de pyrolyse et de purification.

La documentation technique de notre partenaire Quantafuel prévoit un rendement de 84 %. Après purification, ces huiles peuvent être utilisées directement dans le Verbund de production de BASF pour produire des plastiques vierges. La part de matière première recyclée est allouée à certains produits de vente fabriqués dans le Verbund en utilisant une approche mass balance contrôlée par un tiers.

Les calculs effectués dans le cadre de l'analyse du cycle de vie (ACV), qui sont basés sur les données de pyrolyse d'une autre entreprise, étaient basés sur un rendement en huile sous-évalué, à 71%. Cette sous-évaluation reflète la moindre valeur actuelle des usines en service, car les technologies de pyrolyse des déchets plastiques ne sont pas encore totalement optimisées.

La partie des déchets qui ne peut pas être transformée en matière première, mais qui est pyrolysée en gaz, est utilisée pour générer l'énergie nécessaire au processus.

  • Nous estimons qu'à long terme, seulement 1,4 tonne métrique de déchets plastiques sera nécessaire pour produire 1 tonne métrique de plastique. Dans notre étude ACV, nous avons utilisé des apports de déchets plastiques mixtes plus élevés en raison des contraintes de qualité pesant sur le système de tri allemand (1,7 tonne).
  • Différentes quantités d'huile de pyrolyse sont nécessaires en fonction du plastique produit. Les produits fabriqués dans le cadre du projet ChemCycling ™ sont certifiés selon plusieurs normes (entre autres Ecoloop et REDcert2).
  • • Exemple du PEHD (polyéthylène haute densité) : Dans le cas de calcul prudents, 2 tonnes du matériau d'entrée MK 352 (selon les spécifications du point vert) sont nécessaires pour produire 1 tonne métrique de PEHD. Dans ce cas, le rendement est de 50 %. Selon la documentation de Quantafuel, le rendement atteindrait plutôt 65 %.
  • • Exemple du polyamide : Le polyamide est un plastique de meilleure qualité. Son rendement est compris entre 44 % et 57 %. Il faut tenir compte du fait que les déchets plastiques mélangés, qui seraient autrement incinérés, sont utilisés pour produire des plastiques vierges qui peuvent être utilisés sans restriction en contact avec des aliments ou pour élaborer des matériaux de sécurité dans les industries automobiles, électriques, ou le secteur de la construction. 

  • • La composition des matières résiduelles traitées n'étant pas constante, la composition des matières obtenues sera également sujet à quelques variations.
  • • Matières premières pour la production de nouveaux plastiques : jusqu'à 84 % (dont environ 60 % de distillat moyen, 16 % de distillat léger et 8 % de distillat lourd). Tous ces produits peuvent et seront utilisés dans les usines de BASF pour produire des plastiques d’aussi bonne qualité que du plastique vierge en utilisant une approche mass balance.
  • • Autres produits à usage énergétique : jusqu'à 10 % de cendres et env. 7-12 % de gaz de pyrolyse non condensable. Le gaz de pyrolyse généré en interne couvre la demande énergétique de l'usine. La demande d'énergie thermique externe est très faible (<1 %, par exemple pour les processus de démarrage). La part de cendres est utilisée thermiquement dans le cadre de l'approbation de l'usine en question.
  • • Autres produits / carburants matériellement utilisés : Aucun.

Le type de déchets produits lors du recyclage chimique dépend des matières premières et des conditions de réaction.

Les matières organiques sont potentiellement converties en gaz, huile, cire ou goudron. L'huile et la cire peuvent être utilisées comme matières premières pour la production chimique. Le gaz est généralement utilisé pour la production d'énergie, les gaz résiduaires générés étant soumis à un traitement thermique pour éviter les émissions nocives. Le goudron sera incinéré. Le bon choix des conditions de traitement est crucial pour minimiser la quantité de déchets générés.

Les matières inorganiques (par exemple les métaux ou les fibres de verre) doivent être éliminées, tout comme les halogènes, les ignifugeants et, dans de nombreux cas, le PET. L'élimination peut avoir lieu soit avant l'étape de pyrolyse, soit par purification de l'huile de pyrolyse brute.

La part de cendres sera analysée et notre objectif est de pouvoir la réutiliser. Nous étudions la possibilité de l'utiliser pour alimenter un four à ciment.

Grâce à la combinaison de la pyrolyse, de la purification et de la conversion ultérieure en produits chimiques, nous avons la possibilité d'éliminer les substances nocives issues du cycle de vie des matériaux, qui seraient conservées après un recyclage mécanique.

Les installations de pyrolyse auprès desquelles nous achetons les huiles de pyrolyse (par exemple, Quantafuel, Danemark) sont exploitées dans l'UE et sont donc agréées conformément aux lois nationales des États membres. L'examen par les autorités avant approbation garantit que le procédé ne soit pas à l’origine de dommages aux personnes ou à l'environnement.

Les procédures d'approbation ont été effectués avant la mise en service de l'installation. Les documents d'approbation pour Quantafuel de la « Skive Municipality Technical Administration » (en vertu de la législation environnementale danoise) spécifient la concentration maximale pour les émissions d'un large éventail de substances. Il existe également des réglementations pour en assurer la surveillance.

Autorisation du ministère danois de l’environnement pour l’usine Quantafuel de Skive, Danemark (en danois).

L'huile de pyrolyse actuellement utilisée dans notre projet ChemCycling ™, ainsi que les procédés chimiques appliqués pour la conversion en produits finaux, garantissent que la sécurité et la qualité de ces produits ne sont pas affectées par les POP ou d'autres substances indésirables.

L'huile de pyrolyse que nous achetons à des entreprises partenaires et avec laquelle nous alimentons notre usine de gaz de synthèse ou notre vapocraqueur est conforme aux dispositions sur les matières premières prévues pour l'industrie chimique. Si l'huile de pyrolyse venait à changer en raison d'un spectre plus large de déchets plastiques utilisés, nous veillerons à ce que la technologie soit davantage développée et que la sécurité et la qualité des produits finis soient toujours garanties.

À propos des produits et des marchés

Nous souhaitons atteindre les clients de différentes chaînes de valeur qui accordent de l'importance aux produits de grande qualité ou aux emballages exigeants faits en matériaux recyclés. De nombreuses entreprises ressentent une pression réglementaire et politique les incitant à augmenter la part de matériaux recyclés qu’elles utilisent, et se sont donc fixé comme objectif d'utiliser uniquement des emballages fabriqués à partir de matériaux recyclés dans quelques années.

L'huile de pyrolyse sera utilisée avec des matières premières fossiles pour fabriquer des produits de base. Si un client choisit un produit Ccycled ™, la proportion de matière première recyclée à utiliser est calculée en fonction du pourcentage de base injecté. Les matières premières fossiles nécessaires sont ensuite échangées contre des matières premières recyclées au début du cycle de production. Le contenu recyclé sera ensuite distribué au produit de vente via une approche mass balance. Le processus d'attribution est certifié via un contrôlé effectué par un tiers. Ce concept est similaire à l'approche utilisée pour l'électricité « verte ».

En 2018/2019, BASF a développé des produits pilotes avec des clients provenant d’industries diverses. Les premiers produits commerciaux fabriqués dans le cadre du projet ChemCycling ™ incluent des emballages de fromage mozzarella, des composants de réfrigérateur et des boîtes isolantes. Les produits ont été fabriqués à l'échelle expérimentale, et testés par les clients eux-mêmes dans le cadre des utilisations susmentionnées.

En 2020, les emballages ont été les premiers produits commercialisés par les clients.

BASF vise clairement la récupération de matière et non une utilisation énergétique de l'huile de pyrolyse. Les déchets en combustible peuvent avoir une utilité pour réduire l'utilisation des combustibles fossiles dans les transports ou pour améliorer la gestion des déchets plastiques dans les pays disposant de peu d'infrastructures. Cependant, cette utilisation détourne les matériaux du circuit des matériaux et a donc un effet ponctuel. Une utilisation future de cette ressource n'est pas possible. Les parts utilisées à des fins énergétiques ne sont pas considérés comme des produits recyclés chimiquement.